Mal au crâne, regard hagard voilé et distant. Pas de place pour les faibles, seuls les stars sont admises à la soirée du moment. Les stars c'est nous, ce petit monde à part qui grandit, cette planète improbable en orbite autour du bien être cérébral, où ne règnent que les plus folles, et les fous sont à leurs pieds. Une malheureuse hérédité de la vie..   
On s'aime un peu, beaucoup, passionnément, d'innocentes amourettes où le jeu d'une sainte séduction. En harmonie les uns avec les autres, réunis autour d'une même idée, rassemblés autour d'une même envie.   On s'aime à la folie, comme dans un film sans intérêt, sur lequel notre regard se pose et duquel on ne peut manifestement pas se décrocher, on attend la fin avec peur, mais aussi avec une certaine impatience, impatients que nous sommes. Les fous se pavanent devant les folles, qui aiment les jeux de dupes où elles ne peuvent que gagner. Les fous sont beaux dans leur monde, le savent et le montrent aux folles, ces petites jeunettes imprudentes qui seront bientôt de redoutables femmes  aux armes affutées. Si ce n'est déjà le cas..
Ici je ne suis que le scientifique qui observe, derrière son télescope, une planète en pleine expansion. Spectateur quelque peu décalé, historien d'une aventure incroyable, celle d'une vie tout à fait normale. Normale pour celui qui connaît le monde dans lequel tous ces fous grandissent, normale pour celui qui vit dans ce pays où on oubli presque le vice..
On s'aime un peu soyons raisonnables, beaucoup d'attirance jeunesse oblige.
On s'aime beaucoup c'est inévitable, de la complicité entre les sexes opposés, la nature reprend ses droits. Mais finalement on s'aime passionnément, en se respectant toute fois, puisque unis dans la passion..