Il y aura de la musique. Beaucoup de musique. Des chansons tristes pour que les gens pleurent, un rythme qui vous va bien, quelque chose qui vous emporte, vous transporte là où vous ne voulez pas aller mais où vous irez encore au moins une dernière fois.
A son enterrement.
Il y aura des fleurs. Beaucoup de fleurs et plus encore de pleurs. Des bouquets de roses, noires rouges ou même roses, il parait que ça existe. Une pour chacun, chacun pour un dernier adieu. adieu plutôt déplacé mais qui finalement soulage et réconforte, alors on se dit que tout ira bien pour lui et surtout pour nous, cet adieu qui n'est pas tant pour lui souhaiter bonne chance que pour se souhaiter bon deuil. Bon deuil.  Et pleurs bien tu verras que ça soulage. Allez pleurs connard fait comme tout le monde regarde autours de toi. Et soit fort. Et souris, la vie est belle. Mais bien sur que si elle l'est, alors oublie, sors, bois, et sois triste quand même. mais souris. Pour lui, pour son enterrement. soit chic, souris.
Alors que la musique se termine, un ami prend sur lui et lit un mot, un dernier adieu. Devant tout le monde il lit. Devant tout le monde il fond en larmes. Pleurer de tristesse et chanter la joie de cet homme sans vie dans sa prison de bois. Il pleure devant la famille et les autres amis, qui pleurent eux aussi. Une bande de dépressifs. des amis quoi.
Il y a toujours ce connard qui ne pleure pas, il sont deux en faite mais l'un est excusé, son métier c'est de crier à qui veut l'entendre que cet homme qui gît ici devant nous ne sera que plus heureux encore là où il s'envole.. à l'écouter on pourrait croire qu'il a bien fait de mourir même. Qui sait.
Les textes s'enchainent, les larmes s'accumulent, l'église pediluve, un enterrement pour se laver les pieds avant d'entrer dans le grand bain. un nettoyage écologique, qui vient du fond des tripes, avant de sortir et se lancer seul comme un grand vers cette nouvelle vie, cette vie sans lui. Au début on a plus vraiment pieds, on panique on s'affole, vivre sans lui c'est trop dur trop difficile. Puis le temps entame cette rééducation qu'il fait si bien, il referme les plaies petit à petit, on apprend à nager et enfin on sourit. on sort et on boit toujours, parce qu'on est jeune, et qu'être jeune c'est se ruiner la santé, mais ce n'est plus pareil, maintenant qu'on sait nager on peu facilement rejoindre le bord, là où on a pieds, là où on se sent rassuré.
Alors on se dit plus jamais, plus jamais je ne pleurerais, plus jamais je ne souffrirais, comme quoi on est encore bien trop jeunes.
Mais au moins on y était, on y a pleuré on y a chanté, on y a lut et on y a rêvé. on y a même passé un bon deuil.
A son enterrement.





                                      Quand tu veux on y retourne. pas cap ?